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Église Saint Nicolas

Autel de la chapelle sud de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

La chapelle sud, dite de Saint-Éloi, fut jusqu’au Second Empire la sacristie de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie. Elle conserve un autel en bois peint décoré tirant son origine du début du XVIIème siècle. Sa face antérieur, ornée de décors fleuris, possède en son centre un médaillon ovale de 39 cm sur 60 cm où se lit, sculpté en bas-relief, le chiffre d’un seigneur de Valence-en-Brie décédé en 1637 : CAA pour Christophe-Auguste ALLEGRIN. Ce signe distinctif permet d’établir que ce meuble fut, dès son installation, le grand autel de l’église. Il laissa place à un autre plus moderne en 1740, rejoignant tout d’abord la chapelle nord, puis celle où il se trouve aujourd’hui, lorsque de sacristie celle-ci devint une chapelle à part entière après l’ajout d’une sacristie distincte.
L’état de dégradation avancé de cet autel fait craindre pour sa pérennité, nombreuses sont les pièces de bois qui se sont désolidarisées puis détachées, sa restauration sera le sauvetage d’un bien patrimonial significatif d’une époque et de la vie du village.

La façade de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

La porte principale de l’église Saint-Nicolas, s’ouvrant à l’ouest, s’inscrit sous une voûte en arc surbaissé dont la clef s’ornait du blason des armoiries de la famille ALLEGRIN, possesseur de la seigneurie Valençoise du XVème au début du XVIIIème siècle ; il a été martelé à la Révolution de 1789 et les intempéries ont achevé son effacement.
Quatre piliers soutiennent la façade plus pour la décoration et l’harmonie de l’ensemble de l’église que pour la solidité des murs. Une étroite fenêtre donne de la lumière dans la partie de l’escalier qui conduit aux parties hautes du clocher. Ce dernier a été bâti en 1780 en lieu et place d’un autre possédant une flèche qui menaçait ruine. Un coq le surmonte depuis les années 1960. Une seule cloche subsiste dans ce clocher des six qui y existaient au XVIIème siècle.
Depuis 2018, l’accès à l’église est facilité par un escalier de trois marches et une rampe.

Le mur sud de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

La façade sud de l’église Saint-Nicolas est celle qui présente un élément architectural intéressant par la présence d’un arc boutant en grès. Il a été conçu pour le soutien de l’élévation du chœur édifié au début du XVIème siècle et probablement installé de concert.
Le mur est percé de quatre hautes fenêtres ornées chacune d’un vitrail à figurations qui éclairent la nef.
Une petite porte tardive, à encadrement de briques, s’ouvre sur la nef par deux marches ; elle était autrefois à l’usage du curé de la paroisse résidant à côté.

Le Christ en Croix de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

Accroché à l’abside derrière le Grand Autel, un grand Christ en Croix est le dernier élément d’une poutre de Gloire ayant existé au-dessus d’une grille séparant la nef du chœur jusqu’à la moitié du XIXème siècle. les deux statues qui accompagnent traditionnellement ce type de représentation, la Vierge Marie et Saint Jean, ont depuis longtemps disparu. Une ancienne carte postale, éditée en 1911, permet d’apercevoir ce Christ sur une poutre qui barre transversalement la nef, où se situait autrefois la poutre de Gloire.
C’est une sculpture en ronde-bosse qui fut autrefois polychrome et dont subsistent quelques traces, il est estimé datant de la fin du XVIème siècle. Le bois de la Croix est récent. Le Christ mesure 1,40 m sur 1 m. Bien que ne bénéficiant actuellement d’aucune protection, il est un élément patrimonial important de notre église de par ses qualités artistiques et son ancienneté.

Les vitraux de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

Les vitraux de la nef :

Posés au cours du Second Empire dans des fenêtres nouvellement percées, ces vitraux ont été conçus dans un des nombreux ateliers parisiens de maîtres-verriers implantés à Paris au XIXème siècle. Celui-ci n’a pas pu être identifié par l’absence d’une quelconque marque distinctive dans le verre.
Les quatre du mur sud montrent les épisodes significatifs de la vie du Christ : naissance, Crucifixion, Ascension, le début du chapitre étant une représentation de Marie en Immaculée Conception.
Les quatre du mur nord sont consacrés à la Vierge Marie : naissance, Annonciation, Assomption ; le début du chapitre étant la figuration de Joseph son époux. Ce dernier vitrail fut offert par la famille d’ERCEVILLE, propriétaire à Machault-Chapuis, dont les armoiries figurent sous les pieds du saint.
Ces vitraux ont été offerts à l’église par de généreux paroissiens dont les noms ont été retenus grâce aux mentions du curé Émile PESSE dans une lettre de protestation contre l’Inventaire consécutif à la loi de décembre 1905 dite de Séparation des Églises et de l’État. L’attribution de chacun ne pouvant cependant être établi, hormis celui de Joseph grâce au blason.
Ils ont été récemment nettoyés après une campagne de travaux sur les parties hautes de l’église.
Très colorés, ils donnent une belle lumière colorée à l’intérieur de l’édifice. En dépit de leur belle apparence, les verres souffrent tous de dégradations qui légitimeraient une restauration.

Les vitraux du chœur :

Installés en 1896, les trois vitraux de l’abside ont été réalisés dans l’atelier parisien du maître-verrier Albert GSELL, sa signature est présente au bas du vitrail sud.
Ils ont été offerts à l’église par un maire de Valence-en-Brie, Nicolas GARCET et son épouse Céline, Ursule VERNIER ; leurs initiales GV et la date sont inscrites dans les écoinçons dans la partie basse du vitrail nord et la date à celui du sud.
Succédant à ceux qui furent vandalisés à la Révolution de 1789, ils représentent : au centre : Les pèlerins d’Émaüs, au sud : la translation des reliques de Saint-Nicolas, protecteur de l’église, et au nord : le saint faisant face à la Vierge Marie tenant son Enfant, aux pieds de laquelle une maman a retrouvé ses fils sauvés du saloir du boucher par le grand saint.
Tous ces vitraux s’effacent sous les intempéries et le temps ; de plus, ceux du sud et du nord ont été vandalisés par des projectiles et présentent plusieurs trous qui peuvent en accentuer la dégradation.

Le chevet de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

Selon la tradition chrétienne, le chevet de l’église Saint-Nicolas regarde vers l’est. Il est à trois pans coupés, soutenu par quatre piliers de grès. À la jonction du toit et des murs a été placé une corniche à boudin. Ses trois fenêtres à meneaux montrent une architecture relevant du gothique primitif, avec chacun œil de bœuf et écoinçons à vitraux de verre bleu.

La crypte de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

Lors des récents travaux menés à l’église Saint-Nicolas, la crypte située sous le chœur a été ouverte. Elle a été creusée, au début du XVIème siècle lorsque l’église a été dotée par la famille seigneuriale des ALLEGRIN d’un chœur et des deux chapelles formant transept ; l’église n’étant alors dotée que d’un chevet plat. Cette crypte, à l’architecture des plus simples, était destinée à recevoir les corps des défunts de cette famille, ainsi dis personnes y reposaient. Elle a été violée et vandalisée en 1793, les cercueils de plomb furent volés et les ossements jetés pêlemêle dans un trou très sommairement creusé au centre du local. Souvent envahi par l’eau, l’édifice étant sur une pente, beaucoup de ces ossements étaient dispersés au sol, enduits de boue d’argile blanche. Ces restes demandent à retrouver leur dignité par un ensevelissement ou à défaut, en raison de la caractéristique particulière du sol, dans un cercueil distinct au lieu initial de leur ensevelissement pour respecter les volontés testamentaires.
Bien que ne présentant pas de caractère architectural particulier, cet espace souterrain représente pour le village un intérêt patrimonial certain qu’il conviendrait d’offrir à la vue du public, toujours attiré par ces spécificités, lors des visites qui sont réguilièrement effectuées, soit à la demande de particuliers ou d’associations soit lors des ouvertures lorsque le village organise des animations. Il conviendrait donc, par un aménagement judicieux et sécuritaire, d’en permettre la vue à défaut d’accessibilité.

Lors de la réouverture de cette crypte, une dalle funéraire gravée a été retirée qui, présentant, elle-aussi, un intérêt patrimonial certain, doit être exposée aux visiteurs.
C’est une plate-tombe à simple épitaphe de 1,95 m sur 0,95 m en pierre calcaire de 18 cm d’épaisseur. Dépourvue d’effigie la mémoire de l’épouse d’un seigneur du lieu est rappelée : Marie de Refuge, décédée en 1547. Au-dessus de cette inscription funéraire se trouve, dans un blason, les armoiries mi-partie de la famille ALLEGRIN accolé à celui de la défunte, agrémenté de part et d’autre de volutes décoratives. Aux quatre angles se trouve des éléments symboliques par la présence sur chacun d’un écu mais seul celui de la partie supérieure gauche porte les armoiries des ALLEGRIN et celui de la partie inférieure gauche, en mi-partite, celles des ALLEGRIN et d’une épouse : Marguerite de ROCHECHOUART, belle-fille de la précédente. Un décor végétal est sculpté en petit relief au pourtour de la pierre.

Cette pierre tumulaire est dégradée en particulier par les vandalisations révolutionnaires qui avaient pour objectif d’effacer toutes les marques de la présence de cette famille seigneuriale. Seule rescapée des destructions de 1793, car le chœur était alors entièrement recouvert d’épitaphes, elle n’en est que plus précieuse, élément tangible d’une partie de l’histoire seigneuriale Valençoise.

La nef de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

L’entrée dans la nef de l’église procure au visiteur une vue agréable, claire et douce grâce aux vitraux colorés et également une sensation de vaste espace. Cette lumière est donnée grâce à huit fenêtres également réparties.
Les bancs ont été réalisés durant le Second Empire par le menuisier local. De part et d’autre des murs sont accrochés deux tableaux, un du début XVIIe siècle au nord et un au sud daté du XVIIe siècle. Un chemin de croix les parcours ponctué de deux statues : une de Sainte-Thérèse au sud et de Sainte-Jeanne d’Arc au nord.

Le chœur de l’église Saint-Nicolas de Valence-en-Brie

Le chœur est séparé de la nef par deux marches s’étendant dans toute la largeur du bâtiment. Les trois grandes fenêtres géminées à meneaux de l’abside lui donnent la lumière. Il est voûté d’ogives plates, la clef de cette voûte porte encore un écu dans lequel se trouvaient, avant les dégradations révolutionnaires, les armoiries de la famille ALLEGRIN qui tint la seigneurie du XVe au début du XVIIIe siècle. Deux chapelles latérales, voûtées d’arêtes, forment transept et s’ouvrent sur le chœur par un arc plein cintre ; elles sont éclairées de deux hautes fenêtres de type identique à celles de l’abside.

Ouvrage référence :
Danielle et Daniel BULLOT, Monsieur Saint-Nicolas de Valence-en-Brie, Troyes, 2020.