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Petite enfance

Le 12 juin 2009 était inaugurée à Valence une structure social appelée Deçi-Delà, qui avait ouvert ses portes en janvier précédent ; cette inauguration se fit en présence du maire, M. Serge Vaucouleur, de son adjointe, Mme Annie Dubreuil, la fondatrice de ce petit comité, de membres du Conseil général seine-et-marnais, de la Maison des Solidarités, de la Caisse d’Allocations Familiales et de la direction du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA), implanté au village. L’objectif de cet organisme municipal était entièrement tourné vers l’accueil des enfants en bas âge de notre village, de 0 à 3 ans, afin de leur inculquer, l’apprentissage de la cohabitation, les échanges avec d’autres enfants, de faciliter leur développement social, de leur donner accès à différents jouets éducatifs ou autres? Mais il permettait aussi aux parents de se rencontrer, d’échanger sur différents modes d’éducation notamment avec les mamans, CADA qui venaient de divers pays d’Afrique ou d’ailleurs. Cet espace permettait aux parents d’échanger sur les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer avec leurs petits ou aussi et bien plus souvent d’être informés sur les aides ou les activités proposées par la CAF ou le Conseil départemental. Cette entreprise était labelisée Lieu d’Accueil Enfants-Parents (LAEP) et réglementée par une circulaire de 2015 de la Caisse national d’allocation familial ; un contrat ayant été passé avec la commune, une subvention de la CAF était accordée à Deçi-Delà. Les rencontres avaient lieu tous les jeudis matin au rez-de-chaussée du Foyer municipal Anne-Marie-Redon qui fut autrefois notre presbytère après avoir été une exploitation agricole, la Petite Ferme déjà présente au XVIe siècle.

Foyer municipal Anne-Marie-Redon où se trouvaient les petits Valençois, leurs parents et leurs nounous

(Photo Daniel Bullot)

D’emblée cette initiative fut heureusement accueillie et fréquentée par les familles, amenant ainsi jusqu’à une douzaine de petits. La diversité, donnant une ouverture sur le monde, était également présente grâce aux mamans hébergées au CADA. Bientôt des assistantes maternelles de Valence puis par la suite celles de Pamfou, d’Echouboulain, vinrent se joindre aux parents. Cela permettrait aux parents de se renseigner sur les différents mode de garde, le fonctionnement des assistantes maternelles et les disponibilités de celle-ci, tout en partageant un agréable moment autour d’une tasse de café ; une représentante de la CAF ne manquait pas de passer rencontrer les participants, Puis, il y a eu de moins en moins de disponibilité de parents car les mamans notamment reprenaient le travail après leur congé parental, les enfants n’étaient plus accompagnés que de leurs nounous respectives.

À la fin de l’année 2011, la fondatrice informa, lors de la réunion du Conseil municipal du 6 octobre, de son souhait de passer la main à une autre bénévole; l’effectif des petits était toujours de douze mais seules les assistantes maternelles étaient désormais aux rendez-vous des jeudis. Peu après, la CAF informa la commune que le LAEP n’avait plus lieu d’être, vu le peu de parents participant mais qu’il serait intéressant de créer une association d’assistantes maternelles qui permettrait de maintenir l’action. L’association Bouilles et Gribouilles fut créé en février 2013. Le lieu d’accueil restait le même, les jours et heures de rencontres également ; quant à la commune, elle attribue désormais chaque année une subvention pour les frais de fonctionnement, ainsi qu’il en est pour toutes les Associations valençoises. Depuis, l’Association continue son chemin, les Valençois peuvent s’en rendre compte grâce aux articles qui paraissent dans le journal Info-Valence, deux fois l’an. Très dynamiques, les participantes à l’aventure organisent des animations au village : paëlla, brocante, bourse aux jouets…

occasions d’autres rencontres et d’autres échanges aussi sympathiques que conviviaux.

Cependant, des contraintes au fonctionnement existaient car la salle de ces réunions était commune avec d’autres Associations locales ou même pour des particuliers et leurs fêtes de famille. Cette situation induisait pour les assistantes maternelles une mise au net de la salle à chaque fin de réunion après avoir sorti et installé tous les jouets le matin. Un lieu qui leur serait dédié était souhaitable.

L’opportunité s’est présentée dans le cadre d’un contrat clair proposé par le département aux communes de l’ex CCVC. Le maire, Serge Vaucouleur, conscient des préoccupations des assistantes maternelles, exposa un projet à ses collègues, celui de mettre à la disposition de cette Association les salles de l’ancienne école communale alors en partie désaffectées.

En effet, la salle B, placée au sud du bâtiment, était utilisée depuis 2004 par notre troupe théâtrale, la Compagnie du Javot, qui en avait fait le lieu de ses répétitions et du stockage des décors, matériels et costumes. La salle A, au nord, servait ponctuellement, ainsi l’association Histoire, Patrimoine et Environnement valençois (HPEV) y vit le jour un soir du 29 novembre 2009 et y tenait ses assemblées générales.

Les travaux de restauration de l’ancienne école ont commencé en novembre 2018 et Bouilles et Gribouilles a pu s’y installer en septembre 2019.

Pour beaucoup de Valençois, l’histoire de cette bâtisse est inconnue, quelques informations seront les bienvenues. Le bâtiment fut érigé en 1905-1906 sur un terrain alors aménagé en une sorte de petite place publique, ombragée d’ormes depuis que le 5 août 1878, où le maire, Édouard Garcet, demandait au Préfet, qui l’accepta, cette transformation. S’il s’agissait d’une transformation c’est qu’il y avait eu là avant autre chose. La demande ce maire était précise : la translation des ossements des morts, non relevés, de ce cimetière désaffecté depuis 17 ans, et leur dépôt dans le nouveau cimetière (celui qui est le nôtre aujourd’hui), inauguré en novembre 1861. Voilà l’usage initial de ce terrain : un cimetière. Le 11 juin 1722, Me Taveau, notaire à Valence, consignait la donation à la paroisse (on ne parlera de commune qu’après la Révolution de 1789) d’un terrain de 18 perches de terre par Claude Bachignard, alors qualifié de marchand-forain à Valence, et Jeanne de Lalande, son épouse. Cette parcelle était en partie entourée de murs sur ce qui est aujourd’hui la rue Octave-Rousseau et les voisins à l’arrière, et de haies vives sur ce qui est maintenant la rue Marcel-Dessonnes ; on précise ici que cette dernière rue était encore, en ce débit de XVIIIe siècle, la rue principale menant à Montereau.

Extrait de l’Atlas de la seigneurie de Valence dressé en 1759, où le cimetière est porté au n°614.

La rue Octave-Rousseau n’existe pas encore.

(Dessin Daniel Bullot)

Afin de justifier, si besoin en était, ce legs, les donataires expliquaient que le cimetière alors en service était trop loin du centre du village et le terrain trop difficile à creuser. Ce « champ des morts »>, trop éloigné paraît-il, se trouvait sur partie de ce qui est maintenant le lotissement des Flamboyants ; quant à la nature du terrain, nous l’avons démontré dans le livre cité (p. 242) : du calcaire, là où en 1865, un Valençois ouvrit une carrière.

Le cimetière de la rue Octave-Rousseau, celui de 1722, d’une superficie un peu exiguë, (on le voit sur le plan) montra ses limites en 1841, par les plaintes de familles à propos des corps de leurs défunts. Il fallait donc trouver un autre terrain ; ce dossier, trébuchant sur bien des accueils administratifs, ne fut achevé qu’en 1861 et eut lieu la bénédiction citée précédemment.

En 1904, alors que les congrégations religieuses étaient interdites d’enseignement suite à la Loi Combes (du nom du ministre), notre école de filles devait devenir laïque. Le Conseil municipal fut tenu de s’exécuter et d’envisager de leur construire une école (l’école des garçons était où se trouve aujourd’hui notre bureau de Poste). Après plusieurs projets, toujours trop onéreux pour le petit budget communal, un consensus apparut l’utilisation d’un terrain appartenant déjà à la commune, la is fameuse petite place ombragée, ancien cimetière.

En avril 1906, les enfants de Valence, 36 filles et 40 petits, prenaient possession de leur nouvelle école, enfantine et primaire, sous la houlette des demoiselles Beuret, Marthe et Ernestine, institutrices envoyées par le Ministère de l’Instruction 7 publique.

Carte postale (1906) de la petite école où les enfants sont accompagnés des demoiselles Beuret.

En arrière plan des valençois devant la boulangerie

(Coll. privée)

Avec l’arrivée de nouveaux habitants les classes devinrent trop petites, la nouvelle école, rue Jean-Hadérer, ouvrit en 2002. La petite école, ainsi qu’on l’appelait, resta un temps inoccupée puis la compagnie du Javot l’investit et, une fois l’an notre Association, jusqu’à sa transformation à destination de la petite enfance.

Les contraintes administratives liées à cette nouvelle existence pèsent sur son fonctionnement. Cet espace a été rattaché à la RAM (Relais d’Assistantes Maternelles) du Chatelet en brie et de ce fait, seules les assistantes maternelles peuvent l’occuper, ce que certains regrettent. Mais, le bonheur et l’épanouissement des petits ne sont-ils pas l’essentiel dans cette belle aventure ?

La vocation d’accueil des enfants perdure et reste attachée à ce bâtiment. Le sujet relatif à l’enfance valençoise n’est ici qu’effleuré depuis ce XVIIe siècle où des archives permettent de rencontrer les nounous valençoises. L’histoire reste à écrire, mais son ampleur ne pourra trouver place dans ces colonnes, alors rendez-vous est pris pour une conférence sur le sujet si l’envie se manifeste d’en savoir plus sur l’histoire de notre lieu de vie.

Article rédigé par M. et Mme. Bullot