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Four à chaux

Le village de Valence-en-Brie a été bâti sur un sol calcaire, le calcaire de Brie reposant sur celui dit de Champigny. Des bancs de calcaire affleurent en divers points de la commune qui furent, depuis les origines, mis en exploitation par les habitants afin d’en tirer les matériaux nécessaire à la construction des maisons et dépendances et pour l’empierrement des routes et des chemins. Afin de fabriquer le mortier nécessaire à ces édifications, ils aménagèrent des fours à chaux, parfois de circonstance, jusqu’à ce que l’un d’eux perdure sous la main seigneuriale ; il disparut au milieu du XIXème siècle. À quelques pas de là, un autre site industriel vit le jour, par la construction d’un premier four en 1820, auquel deux autres s’ajoutèrent. Cet ensemble est celui dont la commune s’est rendu propriétaire en 1994 et qu’elle a fait, en partie, rénover en 1996 grâce à la collaboration financière des partenaires départementaux et régionaux.


Dans un bâtiment s’ouvrant à l’ouest subsistent trois fours à chaux dits à longues flammes, mode de cuisson des pierres tirées des carrières situées à l’arrière. Elles étaient déversées dans le four par le « gueulard », orifice situé au faîte du four de 0,60 m de diamètre, où les charrettes accédaient par une rampe aménagée. Ces trois fours sont de forme ovoïde construit en briques réfractaires, de 6 m de hauteur et 2,10 m de diamètre. Le bâtiment possède également deux aires de stockage du combustible, bourrées, petit bois et matériels nécessaires à l’exploitation, et où les acheteurs venaient charger la chaux. Hormis l’usage pour l’élaboration du mortier, la chaux vive était utilisée par les cultivateurs pour amender les terres agricoles.


La cuisson des pierres, de 1 000° à 1 200°, pouvait durer jusqu’à 72 heures suivant divers facteurs, notamment le degré d’humidité des pierres. Après refroidissement, le chaufournier sortait, à la solle, base du four, la chaux vive prête à être soit vendue, soit transformée en chaux éteinte par aspersion d’eau ; cette eau était proche par la présence du ru de Javot qui coule à côté et celle d’un puits, foré dans la cour. Ces manœuvres étaient délicates et dangereuses, la chaux brûle les chairs et les exhalaisons, lors de l’extinction, pouvaient affecter les voies respiratoires. Ces travaux de cuisson n’avaient pas lieu en période hivernale, ce qui qualifie ces fours d’intermittents. Ils produisaient également du plâtre par calcination des pierres de gypse, par le même processus mais à moindre température.

Cette petite industrie a participé à la vie économique du village, tant par l’emploi de Valençois que par le commerce dans les cabarets et les auberges par les acheteurs de ces productions. La restauration des fours nord et central est désormais d’une urgente nécessité avant destruction.